Le présent article traite de la contribution de la culture hydroponique à l’alimentation scolaire dans le district d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Il a pour objectif d’évaluer son apport à l’alimentation des élèves, dans cette aire géographique. Les résultats des investigations montrent que pour pallier au retrait du Programme Alimentaire Mondial (PAM) dans l’alimentaire scolaire et aussi dans le but de réduire le coût de fonctionnement des cantines, l’hydroponie, expérimentée dans trois écoles primaires publiques du district d’Abidjan, a contribué significativement aux besoins alimentaires des élèves et du personnel enseignant. Mais, le manque d’encadrement technique du personnel enseignant lié au manque de soutien de l’Etat freine le développement de cette initiative inclusive au sein des écoles visitées. Contrairement à ce qui est pratiqué dans les écoles, l’hydroponie est une activité hautement rentable. Les produits vivriers issus de celle-ci, approvisionnent les cantines scolaires. Ces produits dits ‘’bio’’ garantissent une alimentation saine, de qualité avec des menus équilibrés et riches en micronutriments aux écoliers.
L’hydroponie est dans une phase expérimentale dans les écoles primaires du district d’Abidjan. Pour substituer au retrait du PAM des programmes alimentaires scolaires, trois écoles primaires publiques du district d’Abidjan ont expérimenté la culture hydroponique, de 2013 à 2015, afin de réduire le coût de fonctionnement de leurs cantines. Les résultats escomptés n’ont pas été satisfaisants. Ne bénéficiant pas d’un encadrement technique suffisant, le personnel de ces écoles ne maîtrise pas toutes les étapes et exigences liées à la culture hydroponique. Certains particuliers s’adonnent à cette culture pour répondre aux besoins alimentaires, surtout en milieu scolaire dans le district d’Abidjan. La tomate est le principal légume cultivé en hydroponie à cause de son niveau élevé de rentabilité, mais la laitue et le concombre sont également cultivés. Ces produits qui sont de meilleure qualité, approvisionnent les cantines scolaires du district d’Abidjan par le biais de l’Etat. La pratique de l’hydroponie dans les écoles primaires du district d’Abidjan pourrait favoriser une autonomie en denrée alimentaire des établissements scolaires. Celles-ci permettent non seulement de maintenir les écoliers en classe et d’améliorer leur rendement, mais aussi de leur garantir une alimentation saine, de qualité avec des menus équilibrés et riches en micronutriments. L’Etat à travers la direction des cantines scolaires doit mettre en place une politique de promotion et de développement de cette culture et cela doit être une
priorité. Elle doit non seulement être pratiquée dans toutes les écoles primaires mais aussi dans les lycées et collèges. Cela contribuera à améliorer la qualité et la disponibilité des aliments offerts aux élèves et aux ménages, surtout si un programme de financement des jeunes dans ce secteur est accordé. L’adoption totale de cette technologie par toutes les écoles primaires nécessite de poursuivre les recherches pour lever les contraintes liées à sa mise en œuvre qui demeurent encore trop coûteuses.
Article publié en Juin 2018 par Dr OUATTARA Zana S. Enseignant-Chercheur en géographie Rurale, spécialité Agriculture Urbaine et Sécurité Alimentaire